Le silence forcé du Cachemire indien

Rassemblement le 7 août 2019 à Delhi pour condamner la décision du gouvernement indien de révoquer l’autonomie constitutionnelle de l’État de Jammu-et-Cachemire. Environ 500 personnes. Forte présence de l'extrême gauche indienne (partis politiques, syndicats étudiants). Une dizaine de nationalistes hindous, agitant des drapeaux de l'Inde, sont venus afficher leur soutien au gouvernement, tenus à distance par la police.

Seul État majoritairement musulman du pays, le Jammu-et-Cachemire bénéficiait jusque-là d'un statut d'autonomie afin de protéger les spécificités ethniques, culturelles et linguistiques de cet ancien État princier. Désormais, le gouvernement de Narendra Modi va pouvoir amorcer le changement démographique de la région. Un objectif qui s'inscrit dans le projet politique de façonner une Inde exclusivement hindoue au niveau culturel. La population locale craint de devenir minoritaire dans sa propre région et de perdre toute possibilité de faire valoir ses droits. Pèlerinage annulé, police locale désarmée, internet coupé, l’armée impose une chape de plomb sécuritaire aux habitant·es du Cachemire indien pour révoquer son autonomie constitutionnelle.